La définition de l’OMS L’OMS est l’une des plus importantes organisations à travailler
continuellement à l’élaboration d’une définition générale du handicap : depuis 1980, la Classification Internationale des Déficiences, Incapacités et Handicaps (CIDIH) était le système de classification majeur en ce qui concerne le processus de compréhension et de définition du handicap. Il a été révisé à la fin des années 1990 et a mené en 2002 à l’établissement de la Classification Internationale du Fonctionnement, du Handicap et de la Santé (CIF).
Dans le cadre de la CIDIH, « les déficiences » désignent la situation
physique de la personne ; « les incapacités » désignent la restriction des activités due aux déficiences ; « le handicap » exprime les limitations en terme de réalisation d’un rôle social. La déficience se réfère, au niveau d’un organe, à une anomalie structurelle ou fonctionnelle du corps ; l’incapacité désigne l’impact de la déficience sur les performances d’un individu ; et un handicap est la conséquence globale des déficiences et/ou des incapacités, comme le décrit le tableau suivant :
Ces deux exemples montrent comment la CIDIH voyait dans la déficience la cause cruciale de l’incapacité et du handicap social. La CIDIH était par conséquent liée au modèle médical ou individuel du handicap. Une déficience ne débouche pas nécessairement sur une incapacité ou un handicap social. Par contre, une déficience peut avoir pour effet direct un handicap social sans créer d’incapacité.
Avec l’émergence de nouveaux modèles du handicap, l’OMS a corrigé sa classification et publié la CIF en 2002. Cette classification inclut trois dimensions du fonctionnement et du handicap humains : le corps, les activités et la participation. De cette façon, le handicap intègre le dysfonctionnement à un ou plusieurs niveaux : il s’agit d’un terme parapluie regroupant la déficience (problèmes dans le fonctionnement et les structures du corps), la limitation d’activité et la restriction de la participation (OMS, 2002, p. 10) (Voir le tableau).
ExemplesÉtat de santé Déficience Limitation de l’activité Restriction de la participation
Lèpre | Perte de sensibilité aux extrémités | Difficultés de préhension d’objets | Les stigmates associées à la lèpre mènent au défaut d’emploi |
Une personne qui a eu sous quelque forme un problème mental et qui atraitée pour un désordre psychique | Aucune | Aucune | Privation d’emploi pour cause de préjugés de l’employeur |
Lorsqu’on utilise le terme de “fonctionnement”, on porte moins l’accent sur les déficiences individuelles d’une personne et on reconnaît un “continuum de l’état de santé” (Bonnel, 2004, p. 30). La classification insiste sur les facteurs environnementaux (incluant l’environnement physique, tout comme les attitudes, les services et les politiques) qui facilitent ou restreignent le potentiel d’une personne à participer à la vie quotidienne.
La CIF ne reconnaît ni le modèle médical ni le modèle social comme valides à eux seuls. Le handicap représente un système complexe
d’éléments intervenant au niveau du corps, en combinaison avec la structure de la société. La CIF suggère une synthèse des deux modèles sous le nouveau nom le modèle biopsychosocial (voir OMS, 2002, p. 9). Toutefois, ce modèle n’est pas encore établi et les autres auteurs ne l’utilisent pas.
La CIF fournit un outil de planification pour les décideurs : de pair avec la nouvelle définition, l’OMS a publié une liste de points permettant de mesurer le niveau de fonctionnement d’une personne. Cette liste de points ne réunit pas seulement des données médicales mais aussi des
données sociales et des questions concernent l’état de santé, l’activité et la participation.